Impact du Covid-19 sur mon séjour Erasmus

Le nouveau coronavirus est un virus provoquant des problèmes respiratoires potentiellement très graves voire mortels chez les personnes fragiles. Apparu en décembre 2019 en Chine, il s’est très vite rependu sur tous les continents, obligeant les gouvernements à prendre des mesures afin de ralentir la propagation et soulager les hôpitaux et le personnel soignant. Un confinement de la population a été décidé par les pays les plus touchés. On peut citer la Chine évidemment, puis plus tard , l’Italie, l’Espagne, et la France on pris la même décision mi-mars 2020. Les travailleurs sont invités à télétravailler, les enfants à étudier via les Espace Numériques de Travail, quant à nous, les étudiants à l’étranger, nous avons été contraints de rentrer au pays. Dans cet article, je vais essayer de détailler l’impact de cette épidémie sur mon séjour ; mon départ d’Irlande, mon retour en France, l’entrée en confinement ainsi que l’aspect financier. J’aborderai aussi les conséquences de cette crise sanitaire sur le moral.

Le départ

C’est au mois de mars que l’Irlande à commencé à inciter ses travailleurs à télé-travailler, et demandé aux gens d’éviter les regroupements. Les écoles et universités ont fermées leurs portes depuis le 12 mars. Nous étudiants Erasmus avons d’abord pensé rester sur place. Mais la situation est devenue de plus en plus sérieuse, et pour la plupart d’entre nous nos familles nous incitaient à rentrer dans nos pays d’origines. J’ai décidé de prendre un vol quelques jours après la fermeture, pensant pouvoir revenir en Irlande dès la réouverture de l’université prévue quelques semaines plus tard.

Le retour en France

Me voilà à l’aéroport de Luxembourg où j’ai atterri. Les gens portent des masques, paraissent préoccupés et une partie d’entre eux tentent au mieux de respecter les distances recommandées entre chaque personne. J’ai l’impression qu’un climat de peur se met peu à peu en place.

Sur les réseaux sociaux, des photos de rayons de magasins dévalisés : pâtes et papiers toilettes sont les produits les plus prisés. Les consommateurs se ruent sur ces derniers, pensant ainsi pouvoir s’approvisionner pour faire face à de possibles pénuries dans une démarche individualiste, sans être conscients que ce sont eux-seuls qui provoquent les vides dans les rayons.

Supernatual épisode 504 Apocalypse 2014: « Fais des stocks de papier toilette. Tu piges ! Stocke les. Stocke les comme si s’était de l’or parce que ça vaut plus que de l’or ! »

Côté média -j’entends par là notamment les chaînes d’information continue, les comptes twitter médiatiques de type BFMTV, CNEWS etc. – c’est la peur qui est transmise. Ces médias sont sans cesse à la recherche de nouveaux chiffres assommant (nombres de morts, nombres de cas, chiffres boursiers en déclin), de nouvelles images choquantes (cercueils en pleine rue en raison de la saturation des cimetières en Équateur), de nouveaux experts ou pseudo-experts supposés détenir LA solution, (Dr Didier Raoult avec l’hydroxychloroquine).

Le confinement

Quelques jours après mon retour a été annoncé un confinement de la population française lors d’une allocution du Président de la République Emmanuel Macron. Des règles simples : restez chez soi et ne se déplacer qu’en cas de premières nécessités. La plupart des travailleurs sont soumis au chômage partiel. Les PME bénéficient d’aides financières provenant de fonds de solidarités mis en place par le gouvernement. Depuis ce 17 mars, la France est comme paralysée. Le printemps est arrivé et la nature a en quelques sortes repris son droit grâce à la forte baisse de la pollution atmosphérique qui lui donne un second souffle, ou tout du moins une trêve.

Quant-à nous les étudiants confinés, nos professeurs ont adapté les programmes, les rendant d’une part plus numériques, et d’autres part moins ambitieux. Ainsi, certains travaux pratiques ont été supprimés, d’autres remplacés par des dissertations ou rédactions en tous genres. Le personnel universitaire semble être conscient que suivre des cours à distance et surtout mener des projets à distance peut être compliqués pour des raisons matériels ou psychologique.

Les bourses

Heureusement, j’ai trouvé un arrangement avec mon propriétaire afin de pouvoir laisser une partie de mes affaires dans la chambre que je louais sans avoir à payer de loyer jusqu’à mon retour en terres celtes, à une date encore inconnue à ce jour. De retour en France, je me suis installée chez mes parents qui m’ont chaleureusement accueillie. Je suis donc soulagée de ne plus payer de loyer.

J’étais éligible à 4 bourses différentes : La bourse CROUS (qui n’est pas liée à la mobilité) (168€ / mois) , et les bourses de mobilités AMI (400€ /mois) , Erasmus+ (1100€ dont 70% délivrés au début de la mobilité et 30% après) et Grand Est (700€ délivrés au début).

La situation sanitaire n’a eu aucun impact sur la délivrance de la bourse Crous. Pour la bourse AMI, le mois d’avril marque le dernier versement. Je reste sans nouvelles en ce qui concerne la bourse Erasmus +, qui doit être recalculées. Quant à la bourse Grand Est, nous n’avons pas à les rembourser à condition de continuer à suivre les cours sous formes numériques.

Le moral

Cela va sans dire que cette crise sanitaire a eu et continue d’avoir des répercussions sur le moral des étudiants ex-Erasmus, tout comme des autres étudiants et de la population en général.

Quitter son pays d’accueil dans l’urgence, sans avoir dit au revoir à nos amis est frustrant. Au fur et à mesure des jours, nous avons compris que nous ne rentrerions plus en Irlande, tout du moins plus en tant qu’étudiants, ce qui nous a été confirmé par nos professeurs : la fac restera fermer durant la totalité du semestre. Notre séjour a été écourté de 3 mois, autrement dit, 30% de notre voyage s’est envolé en poussières, n’arrivera pas. C’est cette dernière pensée qui me rend mélancolique. Cela dit il ne faut pas se focaliser là-dessus et aller de l’avant.

Travailler de chez soi peut être plus facile pour certains qui aiment travailler à leur rythme et sont stressés par l’environnement universitaire, les transports etc. Mais pour d’autres, c’est beaucoup plus délicat. Devoir supporter ses frères et sœurs et parfois les aider pour leurs devoirs, participer activement aux tâches ménagères, éviter les nombreuses distractions…

Il y a aussi l’inquiétude omniprésente, l’inquiétude pour ses proches, pour soi-même, et aussi pour la dimension économique, et pour l’avenir du pays, de l’Europe, du monde.

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